Le chant de l'univers - un canari tenu dans des mains

Un beau matin, un homme captura un canari. Aussitôt, ce dernier lui dit :

 – Que veux-tu de moi ? Regarde mes maigres petites pattes, ma tête minuscule… Que peux-tu en espérer ? Rends-moi la liberté et je t’apprendrai trois vérités bien utiles !

 – Trois vérités ?

 – Oui ! Je te dirai la première ici, dans ta main. Je te raconterai la seconde lorsque je serai en sécurité sur cette branche. Et enfin, je te dirai la troisième lorsque je serai en haut de la colline.

 – Très bien, dit l’homme curieux, dis-moi la première !

 – Si tu perds une chose, ne serait-elle aussi précieuse que ta vie, tu ne dois jamais la regretter, pas même un instant !

Fidèle à sa parole, l’homme ouvra sa main et laissa l’oiseau s’envoler sur la branche.
Le canari lui dit alors :

 – Si on te raconte une absurdité, n’y crois pas, sous aucun prétexte, avant d’en avoir la preuve !

L’oiseau vola ensuite vers la colline et un fois arrivé au sommet, cria :

 – J’ai dans mon corps deux énormes pierres précieuses ! Si tu m’avais tué, ils seraient maintenant à toi…

L’homme tomba sur le sol, déçu et plein de remords. A ce moment, l’oiseau passa près de lui en riant. L’homme lui demanda pourquoi il pouvait bien rire comme cela.

Le canari lui répondit :

– Tu n’es qu’un simple fou… Je t’ai d’abord dit de ne pas regretter quelque chose de perdu. Or, tu regrettes ces joyaux. Ensuite, je t’ai dit de ne pas croire une absurdité. Or tu crois que j’ai dans mon corps deux joyaux pesant lourd alors que, tu l’as bien senti, je ne pèse que quelques grammes… Adieu, tu n’es qu’un fou !

L’oiseau s’envola, tandis que l’homme tombait de nouveau à terre, stupéfait…

Parfois, entendre une vérité ne suffit pas…
Seule l’expérimentation permet de la réaliser…

Contes du Monde – Maghreb

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