le chant de l'univers - filet d'eau entre les mains en coupole

Il était une fois, dans un petit village indien, une femme qui vivait seule avec sa petite fille, Suddha.
Elles n’étaient pas riches mais elles se satisfaisaient de ce qu’elles avaient. La mère travaillait comme lavandière et depuis qu’elle avait perdu son mari quelques années plus tôt, elle n’avait cessé de veiller à ce que Suddha ne manque de rien. Elle ne pouvait pas lui acheter des jouets, mais elle lui donnait toute son attention et son amour. Elle passait des heures à lui raconter des histoires emplies de bonté, d’héroïsme et d’honnêteté… Ainsi, dès son plus jeune âge, Suddha avait baigné dans un univers empreint de valeurs et d’idéaux merveilleux…

Quelques années plus tard, une forte sécheresse s’abattu sur le pays. Les puits étaient taris, les rivières n’existaient plus, l’herbe se desséchait… Le paysage alentour n’était plus que sec et brun… La mère, épuisée par la difficulté de trouver du travail, finit par tomber malade… Suddha s’inquiéta : « Mère, je vais t’aider, je vais essayer de trouver de l’eau potable ! »

Suddha confia sa mère à leur voisine et partit sur les routes avec un petit récipient. Franchissant les lits des rivières desséchées, elle prit le chemin vers une montagne espérant trouver une source d’eau fraiche. Quelques heures plus tard, elle aperçut enfin de l’eau qui tombait au goutte-à-goutte le long d’un rocher. Soigneusement, Suddha tint le pot de terre sous le mince filet d’eau jusqu’à ce qu’il fût rempli. Et elle se remit en route pour rentrer chez elle, en faisant bien attention de ne renverser aucune goutte.

Arrivée au pied de la montagne, elle vit un chiot qui luttait pour marcher, la langue pendante. « Pauvre petit, se dit Suddha, il faut que je te donne à boire !  Je suis sûre qu’il en restera assez pour ma mère ». Alors la jeune fille versa quelques gouttes d’eau dans la paume de sa main, et la tendit au chiot. Celui-ci lapa avec empressement et lorsqu’il eut finit, il agita la queue en signe de gratitude. Suddha n’avait pas remarqué que son récipient de terre s’était alors transformé en récipient en argent et que le niveau de l’eau n’avait pas baissé ! Elle se remit en route et arriva enfin chez elle en fin d’après-midi.

La voisine, qui s’était occupée de sa mère, ouvrit la porte. Elle était si fatiguée elle aussi, qu’elle ne pouvait même plus parler. Sans hésiter une seconde, Suddha lui versa un peu d’eau. En la buvant, la voisine lui dit « Merci beaucoup ! Merci et que Dieu te bénisse ! ». Encore une fois, Suddha ne réalisa pas que le pot s’était maintenant transformé en récipient en or, et que le niveau d’eau n’avait toujours pas baissé…

Suddha se précipita alors au chevet de sa mère et lui tendit l’eau fraiche. Après avoir bu, sa mère se sentit beaucoup mieux et pria Suddha de boire ce qu’il restait.

Avant de pouvoir le faire, la jeune fille entendit frapper à la porte. Elle alla ouvrir et vit un vieux moine : « Je t’en prie, donne-moi un peu d’eau. Je vais mourir de soif si je n’ai pas bientôt à boire… »

Suddha lui donna aussitôt le récipient ! Le moine sourit en le prenant, et le renversa au sol ! Et de cet endroit, jaillit soudain une fontaine ! Cette fontaine allait apporter de l’eau en suffisance pour Suddha et sa mère, mais aussi pour tout le village !

Dès que Suddha fut revenue de sa surprise, elle se tourna pour regarder le moine, qui avait tout à coup disparu. A sa place, le récipient au sol s’était transformé en récipient de diamant !

Grâce à la compassion dont elle avait fait preuve envers ceux qui étaient dans le besoin, Suddha reçut ce jour-ci la grâce divine. Sa mère et elle ne connurent plus jamais la pauvreté… ni la soif !

Cultivons l’ouverture du cœur… et observons ses merveilles en nous…

Histoires du Monde – Inde

Tags:

-